Les athlètes au plus haut niveau de leur sport sont confrontés au défi de performer constamment sous pression au milieu de nombreuses distractions potentielles, y compris l’anxiété de performance, le comportement de la foule, leurs propres attentes et celles des autres, et les réponses de leurs adversaires.
La performance des joueurs à l’Open d’Australie 2023, par exemple, a démontré les facteurs psychologiques nécessaires pour réussir au tennis de haut niveau.
Il y avait beaucoup de moments excitants qui sont les caractéristiques d’un grand tournoi. Andy Murray a fait un retour étonnant après deux sets contre Thanasi Kokkinakis, après sa longue convalescence après une blessure majeure.
Rafael Nadal est sorti au deuxième tour de son premier chelem majeur après la naissance de son enfant, en raison d’une blessure persistante – des rapports le décrivaient comme mentalement détruit. Et Novak Djokovic est devenu le seul joueur masculin à remporter trois championnats consécutifs de l’Open d’Australie. Le Serbe a récemment déclaré qu’il avait “appris la force et la résilience nécessaires pour rebondir face à l’adversité”.
L’une des principales caractéristiques des athlètes résilients est leur capacité à se concentrer sur le moment. En tant que chercheur en haute performance et résilience – défini comme le “rôle des processus mentaux et du comportement dans la promotion des atouts personnels et la protection d’un individu contre les effets négatifs potentiels des facteurs de stress” – mon travail vise à comprendre cette qualité importante et à examiner les moyens de l’améliorer chez les sportifs.
Performer sous pression
Cette concentration et cette résilience ont été incarnées par la championne féminine de l’Open d’Australie 2023, Aryna Sabalenka, qui a remporté son premier Grand Chelem malgré la perte du premier set du match. Plus récemment, cependant, elle a semblé céder sous la pression lors du championnat Indian Wells Open, contre Elena Rybakina, composée et concentrée. Sabalenka a semblé s’attarder sur ses erreurs de double faute, ce qui l’a amenée à tenter des frappes de balle plus risquées et imprécises.
Deux des plus grands joueurs du football masculin de ces derniers temps, Nadal et Djokovic, ont été décrits comme ayant la capacité de “jouer chaque point comme si c’était une balle de match”. Cette capacité à performer de manière constante au plus haut niveau peut être étayée par un état, une capacité et une compétence psychologiques appelés pleine conscience.
La pleine conscience est comprise par les chercheurs et les psychologues du sport comme « prêter attention d’une manière particulière : à dessein, au moment présent et sans porter de jugement ». La notion est enracinée dans les pratiques méditatives du bouddhisme et a attiré l’attention des psychologues du sport dans la société occidentale au cours de la dernière décennie.
Des recherches récentes ont montré que l’entraînement à la pleine conscience – à la fois les pratiques de méditation assise et active – peut permettre aux athlètes d’être présents dans l’instant présent et d’accéder à des états d’esprit optimaux tels que la confiance et la confiance en soi.
Il peut également aider à réguler les émotions en les surveillant et en les canalisant de manière à améliorer les performances. Et cela peut aider les athlètes à atteindre un état de “flux”, que je décris dans mes recherches, c’est-à-dire être complètement dans l’instant présent et performer avec clarté, fluidité et aisance.
Concentration et émotions intenses
Ces facteurs psychologiques sont cruciaux dans des sports comme le tennis qui obligent les joueurs à se concentrer sur leur meilleure performance à chaque point, tout en “lâchant prise” sur les erreurs précédentes. Cette capacité à accepter des émotions positives et négatives intenses, et à éviter de se soucier des erreurs passées ou des performances futures, peut permettre aux athlètes de faire l’expérience d’une clarté mentale et de se concentrer sur leur performance au moment présent.
La recherche a révélé que l’entraînement à la pleine conscience est une intervention prometteuse qui peut améliorer la confiance, la confiance en soi et le flux.
Je travaille au sein d’une équipe qui cherche à évaluer l’effet à la fois de la pleine conscience “traditionnelle”, comme les méditations assises, et des pratiques “actives” ou “appliquées”, comme s’engager dans la pleine conscience tout en faisant du sport. Nous avons étudié cela chez les nageurs, avec des résultats prometteurs chez les athlètes pré-élite, et nous prévoyons de faire de même avec les athlètes d’élite qui participent à d’autres sports, notamment le tennis et le cricket.
Nos recherches ont montré que la pleine conscience peut améliorer la “conscience de l’action” d’un athlète – sa conscience de soi des mouvements ou des actions physiques, et sa capacité à être dans l’instant présent et à avoir des objectifs clairs. Ces facteurs sont susceptibles de conduire à une réflexion claire, à une performance cohérente et à une connaissance technique et tactique de chaque point de tennis, par exemple.
Avec le développement de technologies toujours plus sophistiquées, la psychologie du sport entre dans une période particulièrement excitante qui verra de nouvelles opportunités pour aider les athlètes à développer leur résilience et à améliorer leurs performances sous pression.
Par exemple, l’accessibilité et la sophistication croissantes de la réalité virtuelle (RV) ajoutent un autre outil utile. Les joueurs de tennis et autres athlètes peuvent être immergés dans des environnements de performance virtuels où des distractions et des pressions auditives et visuelles peuvent être introduites pour tester leur résilience.
L’utilisation de simulations VR est particulièrement utile pour surveiller et aider les athlètes à pratiquer la pleine conscience dans des conditions “contrôlées”, tandis que les psychologues du sport surveillent leurs réponses et leurs améliorations.
Des recherches récentes de l’Université Queen’s de Belfast et de l’Université de Limerick ont montré que les méthodes de réalité virtuelle peuvent simuler ou reproduire l’anxiété et la pression de performance dans le monde réel de manière contrôlée, permettant une exposition progressive et gérée au stress.
Cela peut aider les athlètes à s’habituer aux états d’anxiété typiques du sport de haut niveau et à pratiquer des techniques de psychologie du sport comme la pleine conscience pour les gérer, d’une manière qui améliore leur jeu.
Fourni par La Conversation
Cet article est republié de The Conversation sous une licence Creative Commons. Lire l’article d’origine.
Citation: Pourquoi les athlètes d’élite devraient développer la pleine conscience pour améliorer leur jeu (2023, 24 mars) récupéré le 26 mars 2023 sur
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